Mes histoires

Ma formation avec un médecin exceptionnel

Après mes études de Médecine traditionnelle chinoise, j'ai commencé à travailler dans un grand hôpital de ma ville. J'étais très chanceuse car le chef de mon département était un médecin considéré comme une sommité dans ma ville grâce à son expertise.

Ce médecin-chef ne sélectionnait pas n'importe qui pour former les futurs médecins. Il m'a choisie parce qu'il avait remarqué mes qualités personnelles et professionnelles.

J'ai beaucoup appris de ce médecin-chef sur la façon de traiter les patients: l'observation, comment interpréter la palpitation du pouls, etc. Le médecin-chef donnait son opinion sur le traitement à suivre, selon la MTC et la médecine occidentale. Les prescriptions en MTC consistent en un ensemble d'herbes en respectant une certaine dose. J'écrivais tous les noms des herbes et établissais la dose de chacune.

Je travaillais deux demi-journées par semaine en consultation externe avec mon chef. Pendant cinq ans, grâce à ce médecin exceptionnel, j'ai appris beaucoup de choses qu'on ne pouvait apprendre à l'université.

Apprendre le français

En 2001, j'ai immigré au Canada. Quand je suis arrivée à Montréal, je ne parlais pas du tout le français. Je savais que pour pratiquer l'acupuncture, il fallait passer l'examen de la langue française.

J'ai commencé à étudier le français au Cégep André-Laurendeau. C'était un cours de français organisé par le Ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles du Québec. Au début, je n'avais aucune connaissance de base de la langue française, je trouvais ce cours très difficile. Par ailleurs, ma mère est décédée pendant cette période. Son décès m'a bouleversée beaucoup. Par la suite, j'ai décidé de poursuivre mes études de français à l'UQAM. J'ai obtenu un certificat de français écrit pour non-francophones en mai 2005.

Comprenant l'importance du français, j'ai participé à deux voyages d'immersion française. Le premier, à La Pocatière pour étudier le français pendant cinq semaines. Par la suite, j'ai aussi étudié à l'Université de Saskatchewan et j'ai habité avec une famille francophone pendant un autre cinq semaines afin d'améliorer mon français. À la fin de ce programme, j'ai gagné un prix pour "la reconnaissance d'une attitude positive envers l' apprentissage de la langue française et l'aide apportée aux camarades durant tout le programme d'immersion française du printemps 2005". C'était le premier prix que je gagnais au Canada. Mon professeur de Saskatoon m'a dit que j'étais une source d'inspiration pour tous les étudiants.

Finalement, j'ai passé les examens de l'Office de la langue française du Québec.

Première présentation de la MTC au Québec

À la session d'automne 2004, une professeure de l'École de langues à l'UQAM m'a invitée comme conférencière pour présenter la Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC) dans le cours Introduction à la langue et à la culture de la Chine. C'était un grand défi pour moi.

Quand j'ai fait mes études de MTC en Chine, j'apprenais tous les termes en chinois. Comme ma deuxième langue était le japonais, je n'avais aucun vocabulaire médical en anglais. Alors, c'était très difficile pour moi de parler de MTC en français.

J'ai commencé à apprendre le vocabulaire médical. J'ai lu un livre sur l'acupuncture et certains articles médicaux en français. En même temps, j'écrivais le texte pour la présentation. Ma professeure de français au Collège André-Laurendeau m'a aidée beaucoup pour corriger les différentes versions de mes textes.

En novembre 2004, j'ai donné une conférence en français sur la Médecine Traditionnelle Chinoise. Après ma présentation, ma professeure de français a dit aux étudiants qu'elle était très fière de moi, étant donné que je ne pouvais pas dire une seule phrase complète quand j'ai commencé à étudier à l'UQAM.

Stage de Clinique au Collège de Rosemont

Après avoir réussi les examens de l'Office de la langue française du Québec, j'ai commencé à faire un stage d'acupuncture à la Clinique du Collège de Rosemont. Ce stage m'a permis d'apprendre comment pratiquer l'acupuncture au Québec.

La première chose que j'ai apprise est que les gens ici sont plus sensibles que les chinois! Il faut que la sensation soit supportable quand on manipule les aiguilles.

Deuxièmement, j'ai trouvé que les gens ici recherchent souvent différentes approches pour la santé. L'acupuncture est de temps en temps choisie grâce à son efficacité.

Ce stage m'a donné beaucoup de confiance. Avec mes connaissances et mes expériences en Médecine traditionnelle chinoise et en acupuncture, je sais que je peux bien traiter mes patients.

Modèle de nouveaux immigrants

Quand j'ai étudié le français à l'UQAM, mes professeurs m'aidaient beaucoup et ils étaient fiers de moi.

L'apprentissage du français est très difficile pour les chinois. Comme je ne connais pas l'anglais, c'était plus difficile pour moi. Mes professeurs m'encourageaient et m'aidaient toujours de façons différentes.

Pour améliorer mon français et aider les gens, je me suis inscrite au Centre d'écoute de l'UQAM comme bénévole. Je faisais également du bénévolat à l'Hôpital Saint-Luc pour aider des personnes âgées. Quand j'étais dans le niveau avancé, l'École de langues de l'UQAM m'A engagé comme monitrice pour aider les nouveaux étudiants. C'était vraiment difficile pour moi. Cependant, j'ai beaucoup appris au sein des services.

Pendant mes études du français, j'ai fait la demande à l'Ordre des acupuncteurs du Québec pour pratiquer l'acupuncture. J'ai communiqué plusieurs fois avec l'Ordre. Pour bien comprendre les lettres que j'ai reçues, je les ai présentées à Madame Gladys Benudiz, directrice de l'École de langues. Elle a écrit une lettre de référence à l'Ordre des acupuncteurs du Québec. Dans la lettre, elle m'a présentée à l'Ordre comme «un modèle de réussite aux yeux des nouveaux immigrants».

Je sais que je ne suis pas la seule nouvelle immigrante qui a réussi. Cependant, je suis fier de moi étant donnée que je me suis battue courageusement pour ma nouvelle vie au Québec.